mardi 25 juin 2013

Pourquoi sommes nous obsédées par l'envie de maigrir ?


Ça y est c'est l'été et on n'entends plus parler que de régime partout, télévision et magazines compris. Comme tous les ans c'est la valse des conseils pour perdre 2 ou 3 kilos avant d'enfiler son nouveau maillot de bain tout neuf.

Comment être belle sur la plage ? comment perdre3 kilos en 1 semaine ? Comment retrouvez une belle silhouette pour l'été? on ne nous épargne rien et on nous le crie, l'écrit, le dit à tout va. Il faut être svelte et mince avant d'envahir le sable chaud des plages !!!! c'est clair !!!!

Je me souviens très bien de ma mère quand j'étais petite qui , à l'approche de l'été, se mettait soudainement à se priver et à faire des cures invraisemblables de fromage blanc pendant 6 jours ou de régimes à base de certains fruits qui lui dérangeait les intestins plus qu'autre chose et qui lui donnait surtout l'impression d'avoir maigri. C'est sur qu'a ce tarif là, elle perdait du poids


Je me demandais bien pourquoi elle faisait ça d'ailleurs, parce que non seulement elle ne se mettait jamais en maillot de bain et en plus elle n'allait jamais non plus se baigner. Mais l'obsession de la perte de poids ne la quittait pas d'un pouce et cela pouvait prendre des proportions dangereuses pour sa santé.

En grandissant, elle a essayé de m'entraîner dans sa spirale de régime et il m'est arrivé d'en faire avec elle, peut-être pour lui faire un peu plaisir au fond, on se sent moins seul dans la privation quand on est plusieurs à faire attention. Sauf que moi, je suis faite pour avoir de la masse tout simplement et pas pou me gaver de 3 kilos de fromage blanc.

Résultat des courses, j'avais envie de me jeter sur tous ce que je voyais et je le faisais dés que ma mère avait le dos tourné, les 3 kilos perdus revenait à toute jambe pour bien s'installer sur mes hanches.

Tout cela m'a fait réfléchir sur la condition des femmes et leurs rapports avec leurs corps et je me suis rendue compte que de générations en générations les mères élevaient leurs filles dans la négation de leurs corps sauf quand il s'agissait du volume de celui ci.

 Il n'était pas permis du tout d'avoir du poids en trop et de sortir d'une norme tant recherchée et validée par le tout venant. Il n'était pas non plus permis de l'aimer ce corps qui pourtant allait être le nôtre toute notre vie.

Il était interdit d' être grosse, un point c'est tout !!! et s'il fallait aller à l'encontre de la nature et des gènes pour obtenir le sésame de la normalité, elles le feraient sans hésiter, nos chères mères.

Nos mères sont souvent prêtes à tout quand il s'agit de briller en société, même à transformer la propre hérédité de leurs enfants.

Moi j'étais toujours trop grosse et il fallait sans cesse lutter contre ma nature qui pourtant ne m'empêchait nullement d'avoir des amis et une vie sociale bien remplie.

Voila pourquoi toute mon enfance j'ai eu faim !!!! tout cela parce que la norme prédomine la nature humaine la génétique et le bon sens.

Alors vous pensez bien que les régimes ce n'est plus du tout pour moi, je préfère être dans l'acceptation de ce que je suis, une fille en forme avec des formes. 

J'ai envie de dire aux magazines d'arrêter de nous envahir sans cesse avec leur peur maladive des kilos en trop, du gras et des bourrelets, les femmes sont aussi faites pour avoir de belles formes, parce qu'il serait vraiment dommage de perdre cette féminité qui est en nous au profit de corps sans saveurs et sans formes qui ne nous ouvriraient même pas le droit d'être exceptionnelles et heureuses.

Ressembler et plaire à tout le monde c'est ressembler et plaire à personne, il est temps d'en prendre conscience .

2 commentaires:

  1. La Mère est redoutable, dans la construction du soi et dans l'image du corps, lorsqu'on est une femme. En ce qui me concerne, j'ai donné, le fait de tout le temps "faire attention" - et bien sûr, comme des tas (ahah) d'autres filles, je suis passée de gamine gentiment potelée à ado carrément obèse, à adulte boulimique super mal dans sa peau et dans son rapport à la nourriture.
    Je suis fatiguée aujourd'hui de tous ces délires à propos de l'été qui arrive, et de cette obligation d'être toute fine pour se mettre en maillot. Je sais quel va être le regard que portera ma mère cet été sur mon corps si elle me voit en maillot (même si elle ne me dira rien), et ça me rend si triste, d'avance. Mais je sais que je dois me dire que je vois arrêter de privilégier le regard des autres, et que moi, en toute objectivité, je ne me trouve pas si mal. Et que c'est la seule chose qui doit compter. Alors fuck le régime de l'été : en plus, il ne sert à rien.

    Par contre, c'est aussi valable pour le regard du père. Je sais que le mien était triste de ne pas avoir une fille mince. Je ne sais pas pourquoi. Mais ça me rend triste, ça aussi.
    Je suppose quand même que ton article, même s'il est très intéressant, est à nuancer : il n'y a pas qu'une question de briller en société, mais aussi d'épargner à sa fille le poids (ahah) d'être grosse - ce n'est pas une sinécure, dans notre société par les temps qui courent. Les mères veulent le meilleur pour leur enfant, et on voit bien comment les gros sont traités : qui le voudrait pour son enfant ? Mais quelle que soit la raison, pousser son enfant ainsi dans la haine de soi et finalement perpétuer ce racisme anti gros, c'est juste criminel.

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  2. C'est fou, ma mère était pareille ! Débarquée de Guadeloupe assez ronde au début des années 70, elle est devenue une obsédée du régime quand elle a constaté qu'en métropole on se devait d'être mince. Obssession qu'elle a déversée sur moi durant mon enfance (j'étais déjà un peu rondelette) jusque ma vie d'adulte. Et j'en suis passée à cause de cette maudite société et des ses moules à devoir prendre des coupes faims à 11 ans alors que j'étais juste un peu enrobée et finir à 150 kg (et oui l'effet yoyo au fil des ans !) et subir plusieurs gastroplasties qui m'ont flingé la santé pour ne pas fonctionner en prime.
    Et ça on se passe bien de le dire aux futures by-passées, sleevées etc. C'est bien loin d'être facile à vivre tous les jours, entre les moments la tête dans la cuvette des WC parce que plein d'aliments ne sont plus tolérés, l'extrême fatigue parce que vivent les carences, d'autres qui passent leur temps sur le trône à peine quelque chose d'avalé au point qu'elles n'osent plus prendre de p'tit dej (sinon la galère sur le trajet du bureau) ou dégustrer un en-cas ou une glace dans la rue (mais si y a pas de WC ???), en prime quand la perte de poids est fulgurante la peau est distendue au possible et vous ressemblez à une chauve-souris, c'est à vomir ... Toutes les opérations ne sont pas prises en charge par la sécu ... Et le pire dans tous ça, c'est que 80% des femmes se voient toujours grosses et sont mal dans leur peau.

    Donc j'ai dit MERDE à tout ça, je vis avec mes rondeurs, ma taille 50/52. Et c'est fou quand on s'accepte comme les gens ne vous voient plus forcément grosse mais surtout comme quelqu'un de pétillant et de toujours bien apprêté !

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