"C’est un destin comme il y en a peu" , un homme qui aimait les femmes
et qui a pris un réel plaisir à les habiller tout au long de sa vie, diraient ses amis, ses proches et ses admirateurs.
A 78 ans, Jean-Louis Scherrer est mort dans une clinique
parisienne des suites d’une longue maladie. Cela faisait plus de vingt
ans que le couturier français avait été contraint de quitter les
podiums.
Son nom a marqué l’histoire de la mode à laquelle il
n’était pourtant pas prédestiné mais qu'il a su révolutionner à sa manière.
Il a mené plusieurs vies dans une vie. Il rêvait d’être une étoile de
l’Opéra, il sera l’une des figures de la couture française, il a perdu
son nom, racheté sa propre entreprise, habillé les starlettes et le
gotha mondial.
À ses
débuts, Jean-Louis Scherrer fut l’assistant de Christian Dior en même
temps qu’Yves Saint Laurent. Il a ouvert sa maison la même année que
Saint Laurent, qu’André Courrèges et Daniel Hechter.
Son prêt-à-porter marchait très bien, notamment aux États-Unis et il
était, en réalité, un excellent homme d’affaires qui savait fidéliser
une belle clientèle.Il
habillait Jackie Kennedy mais surtout, Pat Lawford et Rose Kennedy. Anne-Aymone
Giscard d’Estaing était bien sûr l’une de ses clientes assidues.
Jean-Louis Scherrer avait ce sens de l’élégance à la française.
En réalité, il était un couturier mais pas un créateur. Les femmes qui
assistaient à ses défilés n’attendaient pas un choc, mais ses
collections étaient si justes.Il était surtout
connu pour ses pieds-de-poule, ses motifs léopard, ses rayures et ses
imprimés fleurs. »
En 1989, à la veille d’une grave intervention chirurgicale, il décide
d’assurer la pérennité de son entreprise en s’associant au Japonais
Seibu et à Hermès. Mais deux ans plus tard, « Scherrer quitte
Scherrer », titre Le Figaro. La polémique enfle, Scherrer
accuse ses partenaires d’avoir cherché à l’évincer, le clan adverse
reproche au couturier sa mauvaise volonté. Il perd l’usage de son nom.
Il sera le premier.
Kenzo Takada, Helmut Lang, Christian Lacroix et
Hervé Léger suivront – chacun à sa manière subissant les lois du marché
de la mode de ces trente dernières années, tiraillé entre créativité et
rentabilité. La dernière boutique Scherrer a baissé le rideau en janvier
2009.
Adieu Monsieur Scherrer, merci de nous avoir enchanté pendant toutes ces années.
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